Que faire dans un monde qui n'est pas le sien, et que l'on ne mérite pas ? Comment occuper ses journées alors que l'on refuse le contact avec les autres ? Comment interagir quand on est que l'ombre de soi même ? Toutes ses questions, Arizona se les posait souvent. Que dis-je, quotidiennement. Chaque seconde qui passait était un supplice pour la jeune fille. Et pourtant, elle ne voulait pas partir d'ici, comme si un bout d'elle même avait encore l'espoir suprême d'avoir sa place ici. Ce qui était totalement loufoque.

Arizona occupait ses journées comme elle pouvait, en âme errante qu'elle était. Sans aucun but précis, elle déambulait dans les différents lieux de ce monde nommé « Abyssa ». D'ailleurs, elle a mis un temps avant de savoir le nom que portait son tombeau éternel. Il a fallut qu'elle écoute les conversations de certaines âmes d'enfant pour lesquelles elle était pratiquement invisible, tel un fantôme. Ne supportant que difficilement la foule, Arizona s'était pris de passion pour les lieux déserts. Elle oscillait, de jours en jours, entre plusieurs lieux dont les noms lui étaient inconnus. Elle se baladait, visitait, sans se poser de question. Cela lui permettait d'oublier, un peu, qu'elle était une erreur jusque dans sa propre mort.

La blondinette était dans ce qui semblait être une forêt, mais dont les feuilles étaient argentées. Totalement subjuguée, elle était restée un moment totalement immobile, se fondant presque dans la végétation improbable. Soudainement, alors qu'elle ne s'y attendait pas du tout, elle tomba nez – à – nez avec quelqu'un qui tombait d'un arbre. Prise de panique total, Arizona parti se cacher derrière un arbre. Elle était persuadée qu'il ne l'avait pas vu ; personne la voyait, mais elle n'osait pas bouger. Pourtant, il l'avait vu, et sa voix viril prononça « Sors de ta cachette ». Hésitante, Arizona n'osait pas bouger. Elle le fixait, cachée, et lui, la fixait. Il parlait donc à elle ?

Arizona fis un pas, des plus timides, et sorti de sa cachette. Mais elle ne s'approcha pas pour autant de l'énergumène totalement inconnu qui était en face d'elle. De toute façon, qu'aurait elle fait ? Elle n'irait pas lui taper la bise, loin de là. Alors autant rester éloignée. Dans un murmure étouffé, la jeune fille dit, en fixant ses pieds :

Arizona n'osait pas lever la tête. Peut être allait il partir après avoir remarquer à quel point cette gamine était dénudée d'intérêt, ou peut être qu'il se mettrait à la lyncher comme font certains adolescents à la découverte de leur supériorité. Pendant un instant, une bride de souvenir fut à deux doigts de se dévoiler … Mais cela retomba aussi vite au moment où le sombre inconnu pris la parole. « Tu ne m'as pas dérangé » disait il. « Seulement surpris, expliquait il. Pourtant, Arizona ne daigna pas lever le regard. A quoi bon ? Elle ne voulait pas regarder à qui elle avait affaire. Pourtant, il ne semblait pas de cet avis. « Je m'appelle Raven, et toi ?. La blondinette se mordis la lèvre. Que devait – elle répondre à ça ? Se présenter aussi ? Le regarder dans les yeux ? Sourire béatement comme une abrutie finie ? N'importe quoi.

Choisissant l'option du mutisme, Arizona continua de fixer ces chaussures, comme la fillette idiote qu'elle était. Le silence s'installa un cours instant entre les deux êtres, jusqu'à que l'inconnu le brise de nouveau. « La forêt est magnifique en cette saison », dit il dans un murmure, comme s'il se parlait à lui même. Arizona releva la tête, et croisa son regard. Elle rougi immédiatement, et baissa légèrement les yeux. Ses cheveux de jais et son regard perçant l'avaient intimidés assez vite. Mais il lui avait tendu la main, et la blondinette ne pouvait pas le snober. Hésitante, elle lui effleura à peine, en lui serrant que très peu, et se replaça presque derrière son arbre.

Elle avait dit ça pas pure politesse. Si cela ne tenait qu'à elle, elle aurait déjà fui depuis bien longtemps. Elle se méfiait atrocement de ce que pouvait lui faire ce jeune homme, Raven. Après tout, il inspirait la puissance...